Séjour à Darkh

Iraliya fut téléportée avec sa montagne de bagages dans la salle principale de l'Immuable, sous le nez et les yeux ébahis d'un Zerkhen qui, malgré le fait qu'il ait été parfaitement averti de la venue d'Iraliya, fut quand même surpris.

Sur son trône, un deuxième qui avait été rajouté pour Amylmathrulia, cette dernière siégeait et ne quittait déjà pas des yeux la fille de Celandel. Elle se leva et la salua pour lui souhaiter la bienvenue.
Zerkhen s'empressa alors de l'imiter.

Iraliya avait les yeux fermés, elle trouvait les sensation de la téléportation décuplées et ça l'amusait, alors que d'autre auraient déjà vomi sur le sol marbré de l'Immuable.

Quand elle ouvrit les yeux elle vit Zerkhen la regarder avec des yeux rond comme des billes de surprise.
Effectivement la téléportation d'une tonne de bagage, d'une jeune fille et de toute une garde personnelle n'était pas donné à tout le monde. Il fallait l'avouer !

Iraliya s'épousseta la robe, même si elle n'en avait pas besoin, mais c'était un réflexe.

Elle sourit lorsque le couple royal la salua. Elle répondit par un signe de tête respectueux.

Merci de m'accueillir dans votre royaume pour mes "vacances" comme dit mon père.

Elle sourit chaleureusement aux deux époux.

La garde d'Iraliya, comme faisant partie intégrante de la jeune fille, était bien entendu du voyage. Et, en effet, deux membres de la garde ne semblèrent pas apprécier les sensations de la téléportation. Pourtant, ils commençaient à avoir l'habitude... Mais non, ils n'arrivaient pas à s'y faire.

C'est un honneur pour nous, déclarèrent les deux eweà à l'unisson.

J'espère que vous vous plairez ici, rajouta Amylmathrulia en adressant un large sourire à Iraliya et sa garde.

Souhaitez-vous visiter vos appartements ? Parcourir la tour ? Explorer l'île ? demanda Zerkhen. Vos bagages vont être amenés dans votre chambre, ne vous en préoccupez pas. Pour une fois, il était étrangement calme. Sans doute parce qu'il n'en revenait pas de la téléportation de tant de choses.

Iraliya souriait elle était bien accueillie et qui ne serait pas ravis avec un accueil chaleureux ?

J'espère aussi ! Dit elle en souriant sincèrement. Je pense que je n'ai pas à m'inquiéter pour cela.

Elle regarda alors Zerkhen pour s'adresser à lui quand il lui demanda ce qu'elle voulait faire.

Et bien, j'aimerais bien dire bonjour à Thraugoth si il est là. Et ensuite, si nous commencions par la visite de votre tour ?

Iraliya souriait visiblement ravie de cette idée. Elle s'était toujours demandé dans quel univers vivait l'eweà. Et puis cela lui permettrait aussi se repérer pour essayer de ne pas trop se perdre les premiers jours.

Bien, alors voir "le petit bleu bien chaud", comme a dit l'Oracle de votre père, déclara Zerkhen, son côté pitre refaisant petit à petit surface. Il doit prendre le soleil en haut de la tour. C'est son petit rituel du matin. Vous comprenez, on aime les levers de soleil et la chaleur sur les écailles...

Zerkhen ! le réprimanda sa femme.

Bref, il est certainement en haut. Allons voir. Comme ça, vous pourrez voir toute l'île de là haut. J'espère que le paysage vous plaira, reprit-il, ignorant presque son épouse mais reprenant quand même un peu de sérieux.

Ils gagnèrent le sommet de la tour, baigné par le soleil matinal. Déjà, la température ambiante était chaude, et promettait de grimper encore dans la journée. Comme l'avait pensé Zerkhen, Thraugoth était bel et bien là, à se dorer la pilule tranquillement, la tête tournée vers le Sud, là où se trouvait son garde-manger préféré. Il réfléchissait à combien de dromadaires il allait bien pouvoir grignotter ce jour-là...

(je te laisse le soin de t'amuser avec Thrau ?)

Iraliya compris pas la signification du "petit bleu bien chaud", elle eu comme un point d'interrogation au dessus de la tête mais elle ne dit rien.

C'est joli un levé de soleil, autant qu'un coucher. Il a raison de vouloir en profiter, si cela lui fait du bien. Dit-elle simplement.

Elle sourit.

Avec plaisir, si en plus la vue est magnifique

Iraliya vu stupéfaite par la vue, elle n'aurait jamais imaginé une tour aussi bien placé pour avoir un panorama pareil. Il faisait beau et pas un nuage à l'horizon. Iraliya laissa choir le voile en soie qui lui couvrait les épaules, cette chaleur lui plaisait déjà.
Sa peau dorée prenait toute sa beauté avec la lumière du soleil. Ses cheveux prenaient des reflets incomparable et ses yeux était magnifié par la lumière. Elle avait tout de la beauté d'une Elfe au sang plus que pur. Mais elle ne s'en rendait pas compte. Elle se trouvé tout ce qu'il y a des plus banal.

Elle s'approcha de Thraugoth avec un sourire heureux.

Content de te revoir petit dragon intrépide.

Thraugoth la toisa un petit moment puis la reconnue. C'était celle qui n'avait pas eu peur de lui au mariage. La première à s'approcher. Pourtant il était encore tout petit et presque inoffensif. Il la renifla puis sourit visiblement ravi de la voir aussi.
Il ne fit même pas attention à son petit déjeuner et à son dessert de femme, il les avait déjà vu plus tôt.

Il joua un petit peu avec elle car l'envie lui avait prise d'un coup, puis il s'envola pour aller attrapper un bébé dromadaire chez son éleveur favori. Il savait qu'en faisant ça , Zerkhen aurait l'agriculteur dans les pattes demain aux audiances.

Quand Iraliya parla, les deux eweà ne purent qu'acquiescer. Tous deux aimaient bien, comme leur dragonnet, profiter de la belle vue qu'ils avaient lorsque l'astre diurne se levait puis se couchait. Avec la mer pour horizon, et nul autre bruit que le gazouilli de quelques oiseaux de passage, ils appréciaient ce spectacle apaisant.

Zerkhen ne manqua pas de remarquer la beauté de la jeune yweà. Mais, fort heureusement pour lui, sa femme ne le vit pas. Et quand bien même elle l'aurait vu, elle aurait saisi qu'il n'y avait aucune raison d'être jalouse. Il était juste admiratif de son rayonnement et de sa prestance.

Cela vous sied-il ? demanda-t-il à la jeune onarie. Mais elle était déjà en train de s'approcher de Thraugoth avant qu'il ne la reniffle.

Le couple les regardèrent jouer un moment, jusqu'à ce que le dragon prenne son envol pour partir vers un lieu maintenant bien connu de Zerkhen. Ce dernier, comprenant l'idée du dragonnet, se frappa le front de désespoir avant de hurler "Pas les dromadaires !". Mais il savait que cette demande serait vaine...

Iraliya parue enchanté par la vue et tout le reste. Une fois Thraugoth parti vers ses dromadaires favori, elle récupéra son voile de soie et se le remis sur les épaules.
La qualité de ce bout de tissus si finement brodé pouvait faire pâlir la reine de ses lieux. Iraliya portait une robe bleu ciel avec des ornement blanc.

La robe en elle même coûtait une petite fortune. Autant Zerkhen que sa femme pouvait le remarquer. Mais de se niveau là ils n'avaient rien vu. Elle était sure que son père lui avait mis ses plus belles toilettes et avait même du en rajouter des nouvelles.

Elle était certaines de trouver diverses surprise dans cette montagne de bagage.
Elle se retourna vers Zerkhen, jugeant bon de répondre à la question qu'il avait posé il y avait un moment. Le soleil créant de nouveau reflets sur sa peau, dans ses cheveux et dans ses yeux.

Oui, bien sûr. Dit-elle en souriant.

Elle rejoint le couple aussitôt sans comprendre pourquoi Zerkhen avait hurlé : "pas les dromadaire"

Bien, répondit Zerkhen en souriant lorsqu'elle affirma que tout lui convenait. Il tentait de ne rien montrer, mais il était littéralement époustoufflé par les tenues de la jeune fille, leurs tissus, leur qualité, leur finesse... Et il n'était en effet pas le seul à admirer cela. La reine aussi, bien qu'elle ait elle aussi des atours d'une qualité non négligeable. De toute évidence, les onaris étaient bien mieux fournis que les darkhenyans... Ce qui lui donna une petite idée.

Souhaitez-vous rester ici un peu plus, ma chère ? Ou préfèreriez-vous visiter la tour ? demanda Zerkhen calmement.

Iraliya tourna autour d'elle même avant de répondre à la question de Zerkhen. elle regardait le paysage encore une fois puis s'arrêta pour regarder la mer.

J'aimerai bien visiter votre tour. Mais j'aurai une requête à vous demander. Dit-elle d'un ai pensif

Demain pourrions nous aller voir la mer ?

Mais bien entendu, jeune fille, dit-il en lui souriant.

Suivez-moi, ma chère ! Venez-vous, tendre épouse ? demanda-t-il à sa femme, qui aimait bien être là. Mais elle avait décidé de suivre la visite. Ca lui rappelait la première fois qu'elle était venue à l'Immuable et qu'il lui avait fait découvrir la tour.

Il la mena, étage par étage, lui présentant toutes les salles visibles. Iraliya ne put manquer de constater la ressemblance dans l'agencement des pièces avec l'Impassible.

Arrivés au rez-de-chaussée, il annonça la présence des "salles de cours", ce qui signifiait que Zerkhen avait décidé de faire un peu d'enseignement. Apparemment, il avait choisi des maîtres pour l'aider dans sa tâche.

Sortant d'une des salles, Sylthara sortait en sautillant avant de se retrouver nez à nez avec Iraliya.

Bonjour Mademoiselle, dit-elle en s'inclinant devant elle, tout sourire.

Iraliya regardait attentivement toutes les pièces. Elle s'imagina Zerkhen entrain de donner des cours quand il arrivèrent au niveau des salles d'enseignement. Elle manqua de laisser échapper un rire.

Combien avez vous de maîtres pour vous aider ? Avez vous beaucoup d'élèves ?

Elle essaya de s'approcher curieuse de voir la têtes des élèves et des professeurs quand elle vu une femme rousse qu'elle connaissait.

Elle lui sourit en retour contente de voir cette gaie personne.

Bonjour!

Eh bien, nous avons actuellement cinq maîtres, oeuvrant à l'apprentissage de nos apprentis, expliqua-t-il. C'est un projet tout récent, et nous envisageons, à plus long terme, de pouvoir donner accès à cet art à qui le souhaite, et non aux quelques rares ayant eu vent de l'ouverture de cours à l'Immuable.

Quant aux apprentis, leur nombre est assez réduit. Ce qui facilite la tâche des maîtres, qui peuvent être plus attentifs à chaque apprenti.

Quant à Sylthara, dit-il, elle fait partie du corps enseignant.

A ces mots, l'intéressée regarda Zerkhen en souriant.

Ouiiiiii ? interrogea-t-elle en riant avant de se réintéresser à Iraliya.

Bienvenue parmi nous, lui dit-elle.

Merci Sylthara, dit elle en souriant.

Pourquoi n'avez vous pas ouvert votre tour plus tôt ?
Oui vous avez raison l'art devrait être accessible à tous. Enfin à tous... Il existe toujours des gens à qui on devrait interdire l'art. Rectifia-t-elle.

Pour un début de projet cinq maître n'est pas trop mal mais il vous en faudrait une dizaine pour bien commencer. Et bien entendu vous servir de votre titre de souverain pour donner la nouvelle dans tout le royaume.

Iraliya se demandait pourquoi il n'avait pas communiqué la nouvelle.

Etes vous Archimage ?

Pourquoi... Tout simplement car les darkhenyans ne semblaient pas s'intéresser trop à notre art, expliqua-t-il. Vous voyez, il se rapprocha d'elle comme pour lui livrer un secret dans le creux de l'oreille, ils préfèrent de loin les armes aux arcanes... C'est une des raisons de notre manque d'effectif. Mais ils commencent à comprendre que cela peut également s'avérer utile. La période difficile des débuts devrait vite passer, dit-il avec fierté.

Oh, mais je l'ai fait, ma chère. Seulement, allez dire ça à des guerriers endurcis. Essayez donc de leur faire comprendre que leurs bonnes vieilles épées ne sont pas les seules à être utiles... ricana-t-il, moqueur en exagérant.

Pas assez, rétorqua Sylthara avant de siflotter avec innocence.

Comment ça ? demanda Zerkhen.

Si l'information arrivait jusqu'à la capitale et s'étendait aux villages, nous aurions plus d'apprentis, mais également de maîtres... expliqua-t-elle avec naturel, sans même essayer de ne pas blesser l'égo de son hôte.

Certes... commença-t-il avant d'entendre la question d'Iraliya.

Il se râcla la gorde bruyemment avant de dégluttir de la même manière.

Non, cuopa-t-il sèchement, sans aucune envie de s'étendre sur ce sujet fâcheux.

Elle a raison, je suis d'accord avec elle et vous devriez l'écouter. L'ouverture d'une école de magie doit se faire savoir. Croyez vous que dans votre royaume tous les sujets veulent devenir guerrier ?

Elle regarda Zerkhen en souriant.

C'est une opportunité pour ces gens. Donnez la leur.

Elle parlait avec passion.

C'est bien dommage, dit elle, vous auriez plus de poids. Mais cela n'est pas votre faute, je suis sûre que vous y travaillez avec acharnement.

Elle posa la main sur l'épaule de Zerkhen en signe de réconfort. Mais aussi pour dire qu'elle n'allait pas le juger là dessus.

C'est bien ce que je compte faire, assura Zerkhen. Il était de plus en plus motivé à faire connaître l'Art sur son île. De toute manière, s'il avait le moindre moment de relâchement à ce sujet, Sylthara se chargerait très bien de le faire bouger.

Vous n'imaginez pas... maugréa-t-il entre ses dents. Il souhaitait plus que tout acquérir ce titre si prestigieux à ses yeux. D'autant plus qu'il en était réellement proche, maintenant.

Cela ne saurait tarder, Zerkhenounet, railla Sylthara pour le faire marcher un peu. Elle lui mit la main sur l'autre épaule et fit un clin d'oeil à Iraliya.

Iraliya répondit au clin d'oeil de Sylthara par un petit rire.

Si j'imagine, le mot vacances est banni de votre vocabulaire... Je suis destinée à devenir moi aussi...

Elle arrêta net sa phrase, en ce demandant si sont avenir était bien de devenir archimage. Au vu des évènements récents elle savait plus vraiment à quoi elle était destinée.

Oui ça sera pour bientôt ! Dit elle en riant gentiment. Zerkhe...nou...net.. articula-t-elle difficilement avant de rire à propos du mot Zerkhenounet.

Vacances ? Qu'est-ce que ce mot ? demanda Zerkhen. Bien entendu, il en connaissait le sens, mais il ne le mettait jamais en pratique. Entre ses cours avec Sylthara, la gestion du royaume, le temps avec sa femme et tout, il ne pouvait pas se le permettre.

Je l'espère ! dit-il avec hâte.

Et vous aussi, Iraliya-chou, lâcha-t-il en rigolant.

Que souhaitez-vous faire, maintenant que nous avons fait le tour de notre demeure ? demanda-t-il.

Iraliya regardait Zerkhen et riait. Puis elle s'arrêta net quand il l'appela Iraliya-chou. Peut de monde se permettait de l'appeler ainsi. Elle montra un visage perdu entre rigoler ou le corriger de son audace. Puis elle décida de pas lui en tenir rigueur et rit un peu.

Manger ? Répondit elle instinctivement à la question de Zerkhen.

Zerkhen fut déçu que la jeune fille n'ait pas apprécié sa tentative d'humour. Et il ne cacha pas sa déception.

Ah oui, manger, bonne idée, je l'avoue, approuva Amylmathrulia, qui n'avait quasiment rien dit jusque là.

Bien dit ! renchérit Sylthara, qui avait l'air bien partie pour s'incruster au repas.

Bien, allons nous restaurer, dit-il en invitant ces dames à venir.

Iraliya aurait pu faire bien pire en temps que fille de Rewyl Celendel.

Iraliya suivit le groupe heureuse de pouvoir se restaurer et son ventre fit entendre la même chose.

Zerkhen mena toute la petite troupe, y compris Sylthara, dans la salle à manger de la tour. Tout un banquet de bienvenue y était déjà prêt et n'attendait qu'eux. Mets en tout genre composaient ce repas, d'origines diverses et variées, y compris des plats onaris concoctés avec des ingrédients spécialement commandés pour ça.

Ceux qui avaient une faim de loup en avaient vraiment pour leur estomac. Ils pouvaient bien se remplir la panse comme il fallait.

Une fois tous rassasiés, Zerkhen demanda à Iraliya ce qu'elle souhaitait faire.

Iraliya mangea à sa faim et elle avait très faim. Elle goûta un peu de tout, embêtant parfois Ybiliwyth.

Ensuite elle demanda de pouvoir aller se reposer une petit demie heure.
Puis qu'on vienne la chercher pour passer un après midi agréable. Elle n'avait pas vraiment d'idée mais souhaitait que ce soit agréable.

Prenez vos aises, ma chère, lui dit Amythralia en lui souriant. Nous vous attendrons, mais prenez le temps de vous reposer autant que besoin.

Voulez-vous que je vous guide jusqu'à vos quartiers ? demanda Zerkhen, pensant qu'elle n'avait peut-être pas eu le temps de mémoriser où était sa chambre. Si ces messieurs souhaitent eux aussi se reposer, ils le peuvent, dit-il aussi aux gardes d'Iraliya.

Merci Amathralia, c'est bien aimable à moi.

Elle regarda Zerkhen et lui répondit qu'elle voulait bien être accompagnée.

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Ybiliwyth remercia Zerkhen d'un hochement de tête avant de répondre.

C'est bien aimable à vous, mais nous sommes là pour veiller sur Iraliya et non pour nous reposer. Telle est notre tâche.

Je vous en prie, répondit la reine, toujours souriante.

Laissez-moi vous accompagner, ma demoiselle, déclara Zerkhen. Il la raccompagna alors jusqu'à sa chambre après avoir signalé sa compréhension au prêtre de la garde.

Après sa sieste, Iraliya rejoignit le couple darkhenyan dans la salle principale. Visiblement, ils avait de la compagnie car Sylthara était avec eux, à parler sorts. Amythralia avait l'air de n'y rien comprendre tandis que Zerkhen était passionné. La tolekie cessa de parler quand Iraliya et sa garde arrivèrent.

Iraliya se reposa bien. Même si elle n'avait pas dormi, elle avait pu se détendre.

Elle rejoignit le groupe et remarqua qu'il avait cessé de parler à son arrivée.

Me revoilà ! Dit-elle tout sourire. Ce petit moment de détente m'a fait du bien. Vous avez prévu quelque chose pour le reste de l'après midi ?

Elle regarda tout le monde.

Sinon quand le soleil aura baisser nous pourrons faire une petit balade. Qu'en pensez vous ?

Bon retour parmi nous, s'exclama Sylthara, qui avait cessé d'assomer les souverains avec son discours quand elle avait constaté le retour d'Iraliya parmi eux.

Amythralia somnolait à moitié. Quant à Zerkhen, il se mit à réfléchir à la question d'Iraliya. Il n'y avait pas songé avant, trop passionné par ce que tentait de lui faire comprendre Sylthara.

Que diriez-vous de... commença-t-il, quelques exercices de magie ? Il était tout émoustillé par le sujet de conversation précédent, et cela se sentait.

Iraliya sourit à Sylthara.

Merci beaucoup !

Puis elle regarda la reine et constata que visiblement, la conversation qui était en cours n'avait pas eu l'air de la passionner.

Des exercices de magie ? Dit- elle intéressée. Pourquoi pas.

Mais de rien, c'est un plaisir, rétorqua Sylthara, qui avait visiblement la langue assez pendue, ce jour-là.

Alors... commença à réfléchir Zerkhen à haute voix. Nous pourrions commencer, enfin vous, par...

Attention... grogna un des mages de la garde d'Iraliya, le prêtre jetant un regard plein de sens à l'eweà.

... un petit trait de givre, tiens... suggéra le mage de Darkh.

Iraliya était amusée pas Sylthara.

Plaisir partagé. Répondit elle simplement. Après tout Ybiliwyth saurait quand lui dire quand quelqu'un va trop loin. Iraliya était toujours trop gentille parce qu'elle aimait les gens. Et en oubliait souvent son rang.

Iraliya regarda la scène qui suivit cachée derrière Ybiliwyth dès que le mage eut dit attention.

Zerkhen ne s'imaginait pas la puissance de sa garde. Mais pour Iraliya, elle ne s'imaginait pas non plus Zerkhen prenant des risque sur la fille du plus grand archimage de ce monde.
Elle s'était réfugiée derrière Ybiliwyth plus par principe que par peur que Zerkhen fasse quelque chose.
Puis il énonça le trait de givre. Elle sorti se sa "cachette" et demanda :

Nous pourrions nous entrainer ailleurs qu'ici, il serait dommage de casser quelque chose. Et puis pour lancer un trait de givre encore faudrait-il qu'il y est une cible. Un mannequin d'entrainement peut être ?

Ybiliwyth ne dit rien quant au comportement de la tolekie. Mais il la gardait à l'oeil. Connaissant son passé et sa réputation, il valait mieux, et ce même si certains assuraient qu'elle n'avait plus rien à voir avec ça.

Effectivement, nous pourrions aller dans une des salles d'entraînement, ma chère, dit-il, approuvant son idée avant de les emmener là.

Une fois dans la salle, il invita Iraliya à s'exercer sur le mannequin de son choix.

La femme aux cheveux roux avait suivi le groupe, avec la ferme envie de participer à l'entraînement elle aussi.

Iraliya suivit le groupe dans les salles d'entrainement.

Elle choisit un mannequin et se concentra. Iraliya avait une façon particulière pour lancer ses sort. Elle chantait, soit en fredonnant discrètement, soit dans sa tête, soit en chantant naturellement.

Elle connaissait trait de givre. Elle se souvint l'avoir lancé quand elle était plus petite et ça faisait toujours quelque chose d'étrange. Non pas qu'elle ratait son sort mais ça donnait pas l'effet escompté et ça faisait toujours rire son père. Elle n'avait jamais su pourquoi et quand elle le lui demandait, il disait être fier d'elle.

Elle lança finalement son sort en ce demandant quel effet il allait produire cette fois ci. Ses instructeur lui en avait interdit le lancement depuis toutes ces années et son père lui avait dit d'éviter aussi. Mais elle ne s'en rappelait plus.

Zerkhen regardait Iraliya faire avec satisfaction. Il allait essayer de la faire s'amuser un peu, la faire se défouler, mais surtout la faire réviser conformément aux directives qu'il avait reçues de Rewyl Celandel.

Zerkhen reconnut sans le moindre mal le sort qu'elle lançait, et n'eut strictement rien à redire quand à l'incantation. Il fut même agréablement surpris par cette chanson. C'était original, mais agréable à l'oreille.

En revanche, l'effet était nettement moins satisfaisant. A la place du mannequin pris pour cible, il ne restait plus qu'un vulgaire caillou. C'était bien loin de la cible gelée qu'il y aurait dû avoir...

Tsss... fit Zerkhen en constatant le résultat. Quelque chose cloche... Que fait ce rocher au milieu de ma salle ? demanda-t-il sans espérer de réponse.

Iraliya ? demanda-t-il. Pourriez-vous réessayer sur celui-ci, dit-il en désignant un autre mannequin, mais sans chanter, s'il vous plaît ?

Et moi ? demanda Sylthara en imitant les apprentis les plus jeunes, qui voulaient intéresser leur maître en leur livrant un sourire immense.

Iraliya regarda le résultat et vit un cailloux. Elle eut envie de rire face à cet étrange effet.
Vu qu'elle ne savait pas pourquoi on lui avait interdit, elle avait envie de rire à chaque fois.

Oui bien sûr dit-elle calmement.

Elle même savait que avec ou sans chanson c'était pareil. Voire pire des fois.
Elle s'exécuta donc sans mot dire.

Cette fois-ci, ce ne fut pas un rocher qui manifesta l'effet du sort, mais le mannequin qui devint pierre. La matière avait changé.

Zerkhen resta perplexe à la vue de cet effet. La garde d'Iraliya aussi, par la même occasion, bien qu'ils aient tous été mis au courant des effets particuliers de ce sort chez elle depuis déjà bien longtemps.

Un fou rire se fit entendre dans la salle. Sylthara était tordue de rire. Non pas à cause du mannequin de pierre, mais à cause de la tête que tirait son apprenti.

Tu vois, Zerkhenounet, chanter, ça change rien, se moqua gentilment Sylthara. Si je puis me permettre, dit-elle en se retournant vers Iraliya, si vous essayiez d'invoquer un rat ?
Elle se demandait si ces effets étranges se produisaient exclusivement avec ce sort ou avec tous.

Iraliya tourna la tête de honte. Elle n'avait jamais cours avec ses professeurs normaux et ses camarades. Elle avait l'habitude de ne pas avoir des effets escomptés.
C'était la seule élève à avoir interdiction de lancer des sorts pour s'entrainer hors de la salle spéciale qui lui était réservée.

Vous êtes sûre ? Bien écartez vous alors.

Elle fit son incantation de rat.

Oui, confirma la tolekie en souriant. Puis tous s'écartèrent, conformément à la demande.

La jeune fille termina son invocation, qui convoqua bien quelque chose, mais pas un rat, comme demandé. Elle avait dans sa main une petite coccinelle qui la chatouillait.

Non, non, pas comme ça, déclara Zerkhen. Comme ça, dit-il avant d'incanter à son tour pour se retrouver avec un petit rat devant lui.

Iraliya donna sa coccinelle à Ybiliwyth et recommença en chantant. Elle se sentait plus à l'aise quand elle chantait.

Ybiliwyth vit Iraliya s'approcher de lui en souriant. Il ne tarda pas à comprendre pourquoi quand il se retrouva avec la coccinelle sur lui et qu'Iraliya repartait pour recommencer. Il garda la bestiole dans sa main, comme un précieux cadeau qu'on ne veut abîmer.

Pendant qu'elle recommençait à incanter en chantant, Iraliya se retrouva le rat de Zerkhen entre les jambes, puis ce dernier décida de grimper sur elle pour aller se percher sur ses épaules. Elle termina tout de même son incantation, qui donna cette fois lieu à un chaton maladroit.

Iraliya ne se découragea pas pour autant, elle prit le chaton et le déposa un peu plus loin avec douceur après lui avoir fait un petit bisous. Elle aimait bien ce petit animal tout mignon et innocent comme elle.

Elle prit le rat délicatement et le mis entre les mains de Zerkhen. Puis elle renouvela l'opération encore une fois.

Le chaton regarda Iraliya avec des yeux ronds quand elle le déposa plus loin après l'avoir embrassé. Il ne comprenait pas ce qu'il faisait là, au milieu de tous ces grands trucs.

Le rat se laissa faire et retourna dans les mains de son propriétaire, porté par la jeune fille, qui retourna une énième fois à ses sorts.

Cette fois-ci ne fut pas plus convainquante. Car elle pondit un marsouin complètement désorienté et qui avait trop chaud.

Iraliya regarda le marsouin désespérée. Elle fini par s'affaler par terre. Elle se demandait comment elle pourrait suivre les traces de son père. Elle n'invoquait pas elle téléportait. Elle avait l'impression d'avoir une influence sur cette planète. Comme si elle pouvait tout faire. Elle se disait que ça tenait plus du druidique que du mage.

Mais elle se rendit compte que non. Tout été au dela de ça. Etait-elle liée à ce point à cette terre ?
Toute ses années ses sort était amplifiés ou carrément changé. Peut être qu'en fait elle n'avait pas besoin d'invoquer il suffisait de penser en voulant vraiment la chose.

Elle pensa à Thraugoth l'imaginant voler et manger des dromadaires. Elle aurait bien aimé être à sa place à cet instant précis.

Zerkhen parut aussi complètement dérouté par l'apparition soudaine de cet animal qu'il ne connaissait pas.

En revanche, Sylthara semblait avoir une idée en tête.

Ce n'est pas grave, lui dit tout de même le mage eweà en lui posant la main sur l'épaule. Vous allez finir par y arriver, ça va venir, tenta-t-il de la rassurer.

Quand elle pensa à Thraugoth, rien ne se produisit. Juste son imagination qui allait bon train.

Elle regarda Zerkhen et se leva d'un coup.

Ah oui ? Pendant toute ses années je n'ai pu utiliser la magie à cause de cela. Vous savez qui m'entrainait ? C'est mon propre père ou le maître Càlalad !!

Elle jetta un regard énervée.

Vous en voulez encore je vais vous en donner. En 136 ans je n'ai jamais pu donner quelques chose de normal.

Elle réincanta une nouvelle fois, elle voulait leur prouver que ça pouvait être très dangeureux.

Zerkhen recula brusquement quand elle se leva. Il ne s'attendait pas à une telle réaction de sa part. Il avait juste voulu la réconforter et voilà ce qu'il obtenait...

Je l'ignorais, veuillez m'en excuser, je vous prie, demanda-t-il alors.

Quand elle les "menaça", il recula encore plus pour se coller contre le mur.

Iraliya, déclara Ybiliwyth en s'approchant d'elle et la saisissant par l'épaule. Mais trop tard, elle recommençait encore. Mais cette fois, rien ne se produisit.

Iraliya se laissa choir encore une fois. Elle avait raté son incantation grace à Ybiliwyth. Il savait qu'intérieurement elle le remerciait. Quand elle était en colère c'était toujours très dangereux et le prêtre en savait quelque chose.

La jeune mage regarda le sol et le toucha d'une main pour sentir son contact frais. Elle regarda les apprentis qui s'entrainaient là faire des têtes étranges en la regardant.

Elle ne réagit même pas à leur regard pensant qu'elle même était un monstre. Elle aimait la magie mais n'avais toujours pas compris de quelle sorte de magie elle avait le talent. Mais elle se sentait s'éloigner de ce que son père prévoyait pour elle. Elle pleura rien qu'à cette pensée...

Je ne suis pas mage... et je ne le serai jamais... Dit elle en pleurant. Je suis n'importe quoi.

Je connais quelqu'un qui pourrait vous aider, déclara Sylthara, crachant enfin le morceau sur ce qu'elle avait en tête. Quelqu'un qui a eu le même problème que le vôtre, expliqua-t-elle en lui adressant un clin d'oeil.

Quant à si vous êtes mage ou pas, il est évident que oui ! affirma-t-elle sans la moindre hésitation.

Zerkhen était comme les apprentis : bouche bée. Et surtout, vu la réaction qu'elle avait eu envers lui, il n'osait plus bouger ni dire quoi que ce soit.

Ybiliwyth, quant à lui, serrait Iraliya contre lui pour la réconforter.

Vous connaissez quelqu'un qui a eu le même problème que moi ?

Elle regarda Sylthara un moment.

Vous savez j'en vient à me demander si d'avoir été élevée pas Arynthransayaniel n'y a pas joué quelque chose.

Elle se leva et alla prendre le petit chat dans ses bras. Elle vit un apprenti la regarder bizarrement. Elle tendit alors un doigt vers lui.