Eàrawyn avait assisté à son pire cauchemar, ce qu'elle redoutait depuis tant d'années...
Elle était là, perdue dans des terres à présent flétries et vidées de toute vie. Le froid mordait ses chairs, le silence pénétrait son corps. Elle se sentait seule. Elle était seule.
Elle voulut un instant essayer de rentrer à Latiel, mais les mots qu'elle formait ne réagissaient plus. Eux qui, d'habitude, formulaient la magie, semblaient n'être que de vulgaires mots sans intérêt.
Elle regardait autour d'elle, cherchant des yeux un relief connu. Mais rien. Le néant.
Elle se mit alors à marcher dans une direction aléatoire, dans l'espoir de trouver un quelconque signe de vie.
Elle marcha un long moment jusqu'à trouver, au loin, très loin, ce qui semblait être des ruines. Un ancien village, depuis longtemps inhabité. La neige recouvrait sol et pierres, conférant à ce lieu une ambiance glaciale et désagréable. Mais il s'agissait là du seul abri aux alentours qu'elle pouvait trouver.
Elle se dirigea alors vers ce lieu. Lorsqu'elle y parvint, elle put pousser un soupir de soulagement quand elle constata qu'aucun brigand d'y était en planque. Elle passa la nuit dans un reste de bâtiment, dont le toit semblait encore tenir un peu.
Le lendemain, dès les premières lueurs du jour, complètement gelée, elle reprit sa route. Elle ne tiendrait pas longtemps dans des conditions pareilles. Il fallait qu'elle trouve quelque chose, quelqu'un...
[...]
Elle finit bien par rencontrer quelqu'un. Un petit groupe de personne qui passaient sur une sorte de sentier au loin. Elle les héla, espérant obtenir d'eux un peu d'hospitalité.
Hospitalité que ces gens acceptèrent de lui donner, en échange de quelques... services...
Des barbares. Elle était tombés sur des barbares. Et ils avaient l'air de ne pas avoir vu de femme autre que les leurs depuis bien longtemps...
Elle finit par les suivre pour aller dans leur village, où elle aurait droit à de la chaleur, tant humaine que physique.
Le village était en réalité un petit attroupement de tentes rudimentaires, recouvertes de peaux de bêtes. Au centre, une grosse plaque de marbre sur le sol, flanquée de cinq arêtes pointant vers le ciel. Cela servait à présent de foyer pour le feu, mais elle reconnut le mécanisme. Un... portail !
Alors que les barbares la tainaient dans une des tentes, ils passèrent près de ce portail. D'un coup d'oeil, elle vit alors une rosace caractéristique. Elle se mit soudain à pleurer toutes les larmes de son corps, réalisant beaucoup de choses...
Sam 8 Oct - 23:14