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 Chapitre 1

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Yindrel Eryl'Anthiir
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Yindrel Eryl'Anthiir


Nombre de messages : 2061
Date d'inscription : 21/10/2008

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MessageSujet: Chapitre 1   Chapitre 1 Icon_minitimeDim 12 Déc - 0:56

Au pays d'Ahel, en des temps reculés...
Alors que la troisième partie de la cérémonie s'achevait et que la quatrième allait être mise en place sous peu, un homme d'âge moyen atteignait le lieu des cérémonies. Cet homme était assez trapu, dont la barbe à l'apparence mal rasée et les cheveux étaient emmêlés, et était vêtu d'une longue robe déchirée par endroits et maculée de boue. Il se fraya un passage tant bien que mal parmi les elfes qui participaient à la Fête du Feu, fête célébrant l'automne chez les haraz, un peuple elfe du Nord-Est de Darzania. Certains d'entre eux laissèrent échapper quelques sons de mécontentement, d'autre s'écartèrent d'eux-même, de peur d'être salis par cet humain en guenilles. Il tenta d'atteindre l'endroit où se trouvaient les deux souverains éclairés par le feu et des lueurs magiques aux teintes chaudes, à l'image des arbres des forêts qu'il avait dû traverser ou longer pour parvenir jusque là. Il ne sentait plus ses jambes, épuisé par ses deux longs mois de voyage, mais il faisait tout pour que ses jambes ne le lâchent pas, surtout aussi près du but.
Lorsqu'il parvint devant les souverains des Haraz, il laissa aller ses jambes et tomba à genoux, profitant de cela pour s'incliner devant eux. Il laissa sa tête baissée pendant des secondes qui lui parurent interminables puis la releva, son regard se posant sur le visage délicat d'une drow aux cheveux argentés qui cascadaient sur ses épaules fines, la reine Zayiah Armon'Thaar. Elle le regardait et son regard interrogateur le mit mal à l'aise.

Zayiah observait cet inconnu sans méchanceté. Elle regardait la robe déchirée qu'il portait avec pitié et incompréhension, se disant que jamais une robe de mage ne mériterait d'être dans un tel état de décrépitude. A en voir les symboles qui ornaient sa robe - du moins, ce qu'il en restait – elle en déduisit que ce mage était ou avait dû être un abjurteur. Cependant elle ne parvint pas à évaluer sa puissance. Son regard devint interrogateur, se demandant la raison de sa venue, qui expliquerait peut-être son état.

Le mage détourna les yeux de la drow, qui siégeait sur un trône à côté du roi elfe Mahylen Azalkayanah, presque à contre-cœur, mais elle l'intimidait malgré son apparence sereine. Il avait entendu tellement d'horreurs sur les drows, et les rares fois qu'il en avait vus étaient pour lui de très mauvais souvenirs. Il regarda alors le roi elfe en tremblant à l'idée même de prononcer les phrases qu'il avait entendues et qu'il devait redire telles qu'elles furent prononcées par son maître. Lorsque le roi lui donna l'autorisation de parler, il tenta d'abord de se relever, mais échoua et retomba à genoux. Il ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Il parut paniqué, imaginant le pire quand à son avenir immédiat s'il ne disait rien, mais le regard des deux souverains posés sur lui l'intimidaient, surtout celui de la drow qui, d'après des souvenirs qui lui revinrent instantanément en mémoire, pouvait s'avérer très dangereuse. Tout en soutenant leur regard pendant ce qui lui parut une éternité, il déglutit et commença à parler, s'adressant au roi.

Votre Majesté, commença-t-il en tremblant un peu plus, je suis envoyé ici par le mage Kelnozz afin de vous faire part de quelques... Il s'arrêta et déglutit à nouveau avant de reprendre. Affaires vous concernant...

Alors que le nom du mage était prononcé, l'expression de la reine passa de la curiosité à la stupeur en passant par l'inquiétude. Plusieurs fois elle avait entendu parler de ce mage drow et d'après ce qu'elle savait sur lui, et d'après l'individu qui se trouvait devant elle, cela ne présageait rien de bon. Elle reposa son regard sur le mage qui, était de moins en moins à son aise.

Mahylen Azalkayanah, le roi, prit la parole et demanda d'une voix douce et calme :

De quel genre d'affaires s'agit-il ?

Il jeta un coup d'œil rapide à sa future épouse et, voyant la stupeur et un début d'inquiétude sur son visage, le sien se ferma et son expression se durcit. Il savait que si Zayiah était inquiète, la raison était valable. Son regard se reposa sur l'humain et se fit insistant.

L'homme en question aurait préféré ne pas dire ce qu'il avait à dire et prendre ses jambes à son cou, mais il savait que tôt ou tard, Kelnozz apprendrait sa trahison, le retrouverait et le torturerait jusqu'à ce que mort s'en suive devant ses autres sbires pour que la douleur et l'humiliation soient pires que la mort elle-même. Pensant à cela, il tâta le moignon qui, jadis, fut sa main gauche et se souvint de la douleur qu'il ressentit quand sa main fut tranchée pour avoir désobéi. Il reprit cependant la parole en bafouillant un peu.

Il y a de cela deux mois mon maître, Kelnozz, a été victime une nouvelle fois de délires. Après avoir prononcé des paroles que j'étais incapables de comprendre, il s'est arrêté face à moi en me jetant un regard haineux, comme s'il voyait en moi un ennemi juré, et en criant :

Kelnozz a écrit:
«Haraz, vous courez à votre perte, traîtres !
A moins que vous ne trouviez l'épée de votre maître
Et que vous ne me l'offriez
...»
L'humain avait débité ces paroles à une vitesse surprenante. Mais même prononcées rapidement, elles étaient pleines de sens.
L'expression des deux souverains se durcit encore plus. Mahylen car il comprit à quelle épée il faisait allusion, Zayiah car elle eut la preuve irréfutable de la folie de Kelnozz.

Le messager faisait sans aucun doute allusion à une épée qui avait appartenu à un ancêtre du jeune roi : Ilanahr Azalkayanah. Cette épée avait pour réputation d'être maudite, qu'elle pouvait rendre fou son possesseur, et le jeune roi, même s'il ne voulait en aucun cas s'approcher de trop près de cette épée pour la détenir ou même simplement la garder en sécurité, préférait qu'elle continue de reposer à Darkhenyâ, là où Ilanahr était mort. Si vraiment cette épée était dangereuse, il ne voulait pas avoir l'occasion de le vérifier en la livrant à quiconque, et encore moins à un inconnu qui avait l'air d'intriguer sa future épouse.

Son altesse Mahylen Azalkayanah toisa l'homme avec une méchanceté que personne ne lui avait jamais vue. Son visage, bien que plus dur qu'à l'accoutumée, était toujours celui du jeune roi serein. Mais son regard était empli de colère. Il n'acceptait pas que l'épée d'Ilanahr tombe dans des mains inconnues et certainement mal intentionnées.

Il se leva soudain et approcha l'homme, le frôlant dangereusement. Zayiah n'eut pas le temps de le retenir, mais elle ne fit rien une fois qu'il fut debout, confiante. Malgré le fait que le roi soit assez frêle pour le guerrier qu'il était, son apparence calme et sa taille le rendaient impressionnant et l'homme, qui était encore à genoux et qui en temps normal aurait affronté son adversaire pour garder une certaine dignité, resta les genoux à terre en signe de soumission. Le roi ne comptait pas faire de mal à cet homme, juste lui faire comprendre ses intentions. Mais du point de vue de l'homme, cela aurait pu être pris comme une provocation en duel. Mais il n'en était rien. Cependant, le regard de Mahylen n'en était pas moins menaçant. Après avoir longuement toisé le mage, le roi prit la parole en tournant autour de lui.

Jamais nous ne donnerons l'épée, jamais ! Jamais ! Entendez-vous, messager ? Allez donc le lui annoncer !

À ces mots, l'humain se remit à trembler, rien qu'à l'idée de devoir annoncer la décision du roi elfe à Kelnozz. Il imaginait déjà ce qu'il allait lui faire pour ne pas avoir su convaincre ce roi. L'idée lui trotta longuement dans la tête de tenter la persuasion. Il regarda brièvement la reine qui était restée impassible face à la scène. Elle le fixait toujours de ses beaux yeux violets, et son regard lui fit comprendre que rien n'arriverait à ébranler la décision de l'elfe. Il décida donc de ne pas insister, même si pour sauver sa peau il aurait dû le faire.

Il baissa la tête pour montrer qu'il acceptait d'aller porter la nouvelle à son maître et attendit que le roi lui donne l'autorisation de partir. Lorsque celui-ci lui donna la permission, il se releva tant bien que mal et rejoignit la sortie de la ville après avoir retraversé la foule, où il resta longtemps à penser. Il observa le paysage qui se dressait devant lui. Le soleil d'automne se couchait et au loin, vers l'ouest, les Montagnes Gelées s'enflammaient de couleurs aux tons orangés. Les arbres de la forêt Aliyia arboraient eux aussi les couleurs de l'automne. Il s'engagea dans la forêt, ne pouvant s'empêcher de penser à son avenir proche...

***

Non loin de là, se trouvait Alniyiah, la fille de Mahylen Azalkayanah. Depuis que l'humain était arrivé, elle observait la scène, en silence, cachée derrière une des tentures qui se dressait derrière les souverains. Elle écoutait attentivement tout ce qui se disait, n'en perdant pas une miette. Elle ne voyait pas la scène, mais à entendre le ton de son père, la situation n'avait pas l'air de lui plaire. Elle avait entendu moult fois parler d'une épée à laquelle son père tenait, mais elle ne savait pas grand chose à son sujet. Elle avait toujours préféré ne jamais poser de questions, mais elle sentait qu'avec l'arrivée de cet homme, l'heure était venue de demander des explications. Elle allait enfin savoir ce qu'elle voulait sur cette épée dont on ne voulait pas parler...

Un peu plus loin, tapi dans l'ombre, en peu en hauteur, alors que la nuit commençait à tomber, un eweà observait lui aussi la scène. Ses yeux violets bougeaient à une vitesse fulgurante, tantôt se posant sur l'homme, tantôt sur le roi, et tantôt sur l'eweà qui siégeait à ses côtés. De là où il était, il avait une vue d'ensemble de la fête, et une vue encore meilleure sur les dirigeants des Haraz, ce qui lui convenait parfaitement. A défaut d'entendre les paroles de l'inconnu, que lui aussi avait réussi à identifier comme un mage, il pouvait interpréter les expressions de la reine. Il la connaissait depuis assez longtemps pour pouvoir lire sur son visage comme dans un livre ouvert. Le moindre haussement de sourcil ou clignement d'œil pouvaient, chez elle, être bien plus parlants que de simples paroles, mais elle l'ignorait, ce qui lui facilitait la tâche.

De temps en temps il parvenait à saisir des bribes de paroles qu'il écoutait très attentivement. Parmi elles, il comprit notamment le nom d'une de ses connaissances d'An'Elroch, une ville des Grandes Profondeurs où il avait eu l'occasion de séjourner. Cette connaissance n'était pas des plus fréquentables, et elle l'était d'autant moins quand elle utilisait sa magie. Il avait failli plusieurs fois se retrouver sous l'emprise des sorts de Kelnozz pour son arrogance. Il parvint aussi à entendre la mention d'une épée et il ne tarda pas à comprendre le lien entre Kelnozz et l'épée en question. A ce moment-là, son regard se posa sur le roi qui, lui aussi, semblait quelque peu mal à l'aise en entendant parler de cette arme. Il sourit légèrement en voyant cela et en se souvenant de légendes haraz qu'il avait entendues à maintes reprises concernant une épée qui serait maudite. Ces légendes l'avaient toujours intrigué, et il se pouvait que l'épée dont l'humain avait parlé était celle des légendes. Si cela était le cas, il obtiendrait sans doute des réponses à ses questions, voire bien plus que de simples réponses...

Mahylen Azalkayanah regarda l'humain repartir avec une pointe de soulagement dans le regard. Ce messager avait touché un point sensible du roi en osant parler de l'épée d'Ilanahr aussi ouvertement. Zayiah lui lança un regard compatissant, essayant de saisir la raison pour laquelle son futur époux était aussi inquiet et irrité. Jamais elle ne l'avait vu dans un état tel, et elle aurait préféré ne jamais connaître cela. Durant tout l'entretien, elle avait senti la tension chez lui, ainsi que son mal être. Le mage humain n'avait donc pas été seul à ne pas être à l'aise. L'eweà savait que malgré la situation, Mahylen ne commettrait pas d'imprudence et qu'il garderait le contrôle de lui-même, c'est pourquoi elle décida de ne pas intervenir.

Avec l'attitude inhabituelle du roi qui se leva pour tourner autour de l'inconnu avec un air de défi, une foule s'était pressée devant afin d'assister à la scène. Cette même foule se dissipa aussi vite qu'elle s'était formée en laissant passer l'homme à la robe déchirée, avant de se retourner vers la suite des festivités.

Malgré les événements, le roi décida qu'il resterait à assister à la fête comme si rien ne s'était produit. L'eweà lui jeta un regard inquiet. Elle n'avait pas très bien saisi l'importance de l'épée dans le plan de Kelnozz, et comprenait encore moins pourquoi Mahylen était autant affecté par cela. Elle avait beau le connaître depuis longtemps déjà, ce haraz était souvent pour elle un mystère qu'elle prenait plaisir à percer à jour. Devant elle se dressait sans doute la plus grande partie de ce mystère leethyan. Son regard, bien qu'inquiet, devint interrogateur. Le roi avait l'air absent, perdu dans ses pensées. Bien que voulant rentrer afin qu'il lui explique la situation, elle ne fit rien, respectant sa décision de rester comme prévu jusqu'à la fin des festivités du jour.

Connaissant son père, Alniyiah comprit que lorsqu'il déclara ne jamais accepter de donner cette épée, il mettait un terme à la conversation. Le ton qu'il avait employé laissait entendre son envie de ne plus être importuné sur le sujet. Elle rejoignit la fête, pensant déjà aux nombreuses questions qu'elle avait à poser à son père.

Pendant ce temps, le drow qui avait espionné la scène depuis son promontoire en descendit et rejoignit ses appartements au palais. Il était logé comme un simple homme d'arme du royaume, néanmoins il s'estimait heureux d'avoir été intégré dans l'armée du roi elfe. Ceci n'était pas pour la gloire, mais juste pour satisfaire son propre intérêt ainsi que celle de sa famille... Il avait une mission ici, chez les Haraz : ramener la reine à la raison et lui faire remplir sa mission, une qu'en ces lieux seul lui connaissait ce qui, en soi, n'était pas plus mal, bien au contraire !

Il prit soin d'éviter le plus possible le contact avec la foule. La présence d'elfes des bois le mettait mal l'aise. Il avait souvent entendu parler de ses cousins de la surface en mal dans sa famille. Il n'avait jamais trouvé de justification à ces dires avant de quitter les Profondeurs pour suivre Zayiah. Mais depuis ces années qu'il arpentait les terres d'Ahel et côtoyait ces êtres, il ne constata qu'une seule chose à leur sujet, que bien que les dires des eweàn étaient exagérés, une part de vérité y était présente. Tout n'était pas vérité, mais tout n'était pas mensonge. Il ne détestait pas ces êtres de la surface, il les ignorait, les trouvant quelconques. Peu lui importait d'être parmi eux, c'est pourquoi il avait accepté de tenter de raisonner la reine en restant là. En réalité, d'un côté, il se plaisait là, loin de la société matriarcale quasi tyrannique dans laquelle il avait baigné toute son enfance. Ici il avait une liberté que jamais il n'aurait pu avoir à HunRanoch, sa ville natale.

Après avoir arpenté les couloirs sinueux de la demeure du roi afin de regagner les quartiers où il était logé, il atteignit sa chambre, où il s'enferma afin que personne ne puisse troubler sa méditation. Il resta là quelques minutes à réfléchir au peu qu'il avait entendu et qui avait piqué sa curiosité.

Il repensa soudain qu'il n'avait croisé personne en revenant au château, ni dans les rues d'Alz, ni dans les couloirs, excepté les quelques gardes qui faisaient leurs rondes.

Tous ces haraz sont donc à la fête, laissa-t-il échapper à voix haute, personne ne pouvant l'entendre.

Peut-être qu'ils savent quelque chose, continua-t-il en changeant de sujet. Oui, sans doute... Ils prétendent tout savoir, nous allons vérifier si ce qu'ils prétendent est vrai. Si vraiment ils savent quelque chose sur cette épée, ils ont dû écrire tout ce qu'ils savaient à son sujet et mettre en sécurité ces précieux documents.

L'eweà faisait les cent pas dans sa chambre tout en prononçant ce monologue. Soudain, il s'arrêta net et sortit de la petite pièce comme une furie. Ses pas pressés le menèrent jusqu'à la bibliothèque royale qui, comme d'habitude, était gardé par deux leethyans qu'on aurait pu croire orcs par leur comportement désagréable. Il resta loin d'eux afin de ne pas se faire repérer et se tapit dans une ombre en attendant de trouver un moyen pour arriver à mener son petit plan à exécution. Il aurait très bien pu les mettre hors d'état de nuire, profitant de l'effet de surprise, mais il devait rester discret et n'avait pas vraiment de raison de blesser ou de tuer. La cause était importante, mais pas assez, et il avait tout à gagner à ne même pas faire savoir qu'il était passé par là. Il glissa contre le mur et se mit hors de leur champ de vision. Là, il réfléchit et pensa faire diversion et s'introduire dans la bibliothèque à ce moment. La porte de la bibliothèque était sûrement verrouillée et il avait prévu une parade à cela. Encore fallait-il arriver jusqu'à la porte. Alors qu'il était absorbé par sa réflexion, il entendit soudain des bruits de pas venant vers lui. Il put reconnaître aisément la démarche particulière des gardes royaux, qu'il « fréquentait » par la force des choses depuis déjà un certain temps. De même, il se souvint de la présence proche d'une petite pièce avec pour seul meuble un banc. Sans bruit et de manière furtive, il s'y glissa juste à temps. S'il avait attendu quelques secondes de plus, il aurait été dans le champ de vision des soldats qui arrivaient. Il s'enferma donc dans cette petite pièce qui, apparemment, ne servait pas à grand chose et pas souvent. Instinctivement, il se faufila vers sa gauche aussitôt entré et la porte refermée silencieusement. Il se tapit à nouveau dans l'ombre, la salle, comme les couloirs étant illuminés magiquement par des lueurs faibles aux tons chauds. Bien que ses yeux de drows avaient fini par s'habituer à la lumière depuis les maigres années qu'il arpentait la surface, retrouver l'ombre était pour lui comme revivre. Il glissa latéralement, le dos collé au mur, s'éloignant de la porte, prêt à rejoindre le banc au plus vite au cas où les gardes viendraient à le trouver ici. Alors qu'il entendit les bruits de pas se rapprocher, puis passer sans s'arrêter, il sentit que, là où il se trouvait, le mur était un peu différent. Il lutta pour ne pas se retourner vivement et vérifier son impression afin de ne pas se faire repérer. Il attendit donc que les elfes soient passés pour regarder le mur. Pivotant lentement sur lui-même afin que les plis de sa robe de mage frottant les uns contre les autres ne soit pas trop bruyants, il observa minutieusement les pierres bien agencées qui se trouvaient devant lui. Il les tâta du bout des doigts machinalement, se collant à elles, puis découvrant une aspérité qui n'avait pas lieu d'être. Il se recula de quelques centimètres puis se pencha vers l'aspérité pour mieux la regarder. Il en avait déjà vu plusieurs de ce type disséminées dans le palais, ainsi qu'ailleurs. Toutes donnaient accès à un passage dissimulé. Appliquant ses doigts d'une manière particulière qui avait déclenché le mécanisme sur les autres commandes, celle-ci fit que le mur s'ouvrit sur une cinquantaine de centimètres, et laissant voir un couloir partant en direction de la bibliothèque. Il s'y engagea précipitamment et actionna le deuxième mécanisme après avoir évalué le danger à le faire. Apparemment, la grande salle circulaire était vide. Un pan de mur de la pièce se décala, juste assez pour le laisser passer. Toujours avec discrétion, il se dirigea vers les ouvrages précieux et anciens et se mit à la recherche de l'information désirée.

Alors que la cérémonie se terminait, le roi se leva avec tout le calme dont il était capable. La nouvelle que l'humain était venu lui annoncer l'avait profondément choqué, mais il ne le laissa pas transparaître. Il invita du regard l'eweà qui siégeait à ses côtés à se lever à son tour et à l'accompagner. Celle-ci fit ce qu'il attendait d'elle, comprenant son besoin de rentrer et ayant besoin de tranquillité pour poser les questions qui lui brûlaient les lèvres.

Le couple royal rejoignit le palais quelques temps après. Ils décidèrent de regagner leur chambre directement. Ils quittèrent le fête aux lumières vives des feux et braseros pour les lumières douces de leur demeure. Alors qu'ils arrivaient au couloir menant à leur chambre, ils découvrirent Alniyiah, debout devant la porte, qui les attendait. Le roi s'avança doucement vers elle, laissant Zayiah en retrait. Il attrapa l'épaule de sa fille tout en lui demandant ce qui l'amenait ici.
Père, puis-je vous poser une question ? demanda-t-elle avant de s'attaquer à sa demande.

Bien sûr, Alniyiah, répondit-il en retrouvant un peu le sourire. Je t'écoute.
En fait, père, commença-t-elle, un peu gênée, j'ai vu qu'un humain était venu pendant les cérémonies... De là où j'étais, j'ai pu entendre votre conversation. Mahylen parut soudain embarrassé et ne répliqua pas. Alniyiah continua donc.
Vous avez parlé d'une épée, et de quelqu'un qui la voudrait. Pourquoi ? Elle regarda son père avec un air implorant. Elle n'avait jamais osé demander jusqu'à ce jour, et elle espérait avoir une réponse. Pourquoi cette épée et pas une autre ?

L'expression du roi était grave et on sentait son désir de ne pas débattre de ce sujet. Il invita sa fille et la reine à pénétrer dans la chambre, jugeant que le couloir n'était pas un lieu approprié pour parler de sujets aussi importants. Il passa la soirée à lui raconter tout ce qu'il savait au sujet de cette arme, s'arrêtant par moments, parfois longs afin de faire le vide dans sa tête.
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