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 Chapitre 3

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Yindrel Eryl'Anthiir
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Yindrel Eryl'Anthiir


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Date d'inscription : 21/10/2008

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MessageSujet: Chapitre 3   Chapitre 3 Icon_minitimeDim 12 Déc - 1:22

La première nuit hors d'Alz touchait à sa fin. Le ciel était rouge au-dessus des Enneigées, dont les sommets brillaient d'une lueur aveuglante. Le feuillage des arbres de la forêt qui s'étendait devant eux semblait s'embraser avec la lumière du jour mourant.

Au loin derrière eux, on pouvait encore distinguer les deux sphères de quartz rose tenues à bout de bras par les deux immenses statues marquant l'entrée principale de la capitale de l'Ahel. La lumière du jour semblait accentuer leur éclat, lui conférant une aura enflammée. Combiné aux lueurs des grands feux allumés pour les festivités, cela donnait au paysage une ambiance particulière, à la fois rassurante et inquiétante.

Alniyiah appréciait grandement les couleurs chaudes de cette saison. Et d'autant plus en ce moment où elle se sentait libre. C'était une sensation qu'elle n'avait jamais ressentie. Le carcan familial était bien trop souvent plus contraignant qu'autre chose. Elle se surprenait parfois à rêver d'une vie plus « normale »... Ne plus être la fille d'un roi, ne plus avoir toutes ces obligations dues à son rang... Tant de souhaits. Cependant, vivre sans cela ne lui aurait pas été possible, elle le savait bien. Malgré tout cela, elle appréciait la vie qu'elle menait et, au fond d'elle, pour rien au monde elle changerait les choses, même si elle le pouvait. Cette escapade au long terme était pour elle une bouffée d'air frais, un renouveau, et elle l'appréciait comme tel.

Le vent amenait aux narines des deux elfes l'odeur particulière de l'automne, des feuilles mortes. L'humidité commençait à tomber, tout comme la nuit. Il leur restait quelques minutes de jour devant eux, ils allaient devoir se hâter de rejoindre un lieu où se reposer et se restaurer un peu avant de repartir. S'arrêter si près d'Alz diminuait leurs chances de pouvoir continuer, mais ils courraient le risque.

Après tout, pensait Alniyiah, notre arrêt ne devrait pas durer plus d'une heure... Selon elle, ce serait raisonnable. Elle interrogea Maître Elindën du regard. Celui-ci semblait préoccupé par quelque chose. Il regardait la forêt d'un œil inquiet, comme si quelque chose n'allait pas.

Pensant qu'elle avait été informée des récents troubles dans la forêt, il lui adressa juste un signe de la tête qui aurait dû lui faire comprendre si cela avait été le cas. Mais non, son père ne l'avait pas tenue au courant de ces dangers.

Ignorant ce qui les attendait, après s'être longuement demandé à quoi le maître d'armes pouvait bien penser, elle s'engagea entre les premiers arbres, bien décidée à accomplir ce qu'elle avait décidé. Perchée sur le dos de sa monture, elle observait cet environnement familier avec un regard confiant. Elle allait traverser la forêt en compagnie d'Azanart Elindën sans encombres, elle en était persuadée et rien n'aurait pu l'en faire démordre.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, la nuit tombait et le chemin entre les arbres se rétrécissait, devenant une simple piste. À première vue, elle semblait n'être fréquentée que par des animaux, mais pour l'œil exercé et la connaissance des lieux d'Alniyiah, il n'était pas difficile d'affirmer que des elfes empruntaient souvent ce petit chemin pour se rendre en différents endroits de la forêt.
Avec assurance, ils s'enfonçaient dans la forêt Aliyia, les feuilles bruissant dans des craquements sonores sous les sabots de leurs chevaux. Peu à peu, la luminosité se faisait faible pour laisser enfin place aux ténèbres nocturnes. Relativement vite, ils trouvèrent où s'arrêter dans une clairière où s'élevait encore fièrement un bâtiment de pierre assez simple d'apparence consacré au culte d'un ancien dieu haraz. Le temple était à présent là, seul, désert au milieu de la forêt, sans avoir vu âme qui vive depuis bien longtemps. A travers tous les interstices possibles, branches et plantes en tout genre s'y étaient introduits, rendant l'édifice moins stable qu'il ne le fut à son apogée et à celle du dieu en question -dont le nom a été oublié dans les contrées de l'Ahel. Mais peu importait, malgré l'insécurité due au fait que ce vieux temple devienne peu à peu une ruine, Azanart et Alniyiah décidèrent de s'y arrêter pour la nuit. Il leur procurerait un abri suffisant et qu'ils ne refusaient pas.

Le lendemain matin, après une brève pause de quelques heures dans une petite clairière pour un repos relativement paisible, ils reprirent leur route vers le sud. La nuit avait été humide et les feuilles qui jonchaient le sol étaient encore trempes. Leurs pieds et les sabots de leurs montures foulant ce tapis végétal produisait un bruit relativement peu discret, mais fort heureusement personne n'était là pour l'entendre. A ces sons, vint se joindre celui des gouttes de pluie percutant feuilles et rochers. Peu à peu, les deux elfes sentaient leurs habits se tremper, leur procurant une sensation assez désagréable. Mais il n'y avait rien d'autre à faire que continuer leur route, ce qu'ils firent.

Au bout de quelques heures de marche, alors que la pluie cessait peu à peu de tomber, ils arrivèrent en vue d'une clairière. Alniyiah continuait de mener son cheval, mais elle fut arrêtée par le maître d'armes haraz qui la hélait le plus discrètement possible avant de la rejoindre en vitesse.

Attention... la mit-il en garde en pensant qu'elle savait de quoi il parlait.

Puis il passa devant elle sans attendre la moindre réaction de sa part et s'engagea prudemment dans la clairière. Au centre, se dressait un bâtiment à l'architecture fine et élancée, mais encore trop massive pour être typique de l'Ahel. Il s'agissait d'une architecture eweà.

Le bâtiment semblait être en proie aux flammes, une épaisse fumée noire s'élevant au-dessus de lui. Il avait aussi visiblement été mis à sac, les deux imposantes statues étant défigurées, les ornementations à moitié effacées et le haut de l'édifice jonchant le sol dans un amas de pierres.

Voyant ce spectacle, la jeune princesse écarquilla les yeux de stupeur et de terreur. Elle voulut s'approcher de la porte pour constater à qui était dédié ce temple, mais le guerrier qui l'accompagnait l'en empêcha une fois de plus.

Ylliaë... laissa-t-elle alors échapper à haute voix en fixant ce spectacle.

C'était en effet le temple d'Ylliaë... confirma Azanart avant d'arrêter sa phrase quand son regard tomba sur un corps, puis un autre, et encore d'autres sauvagement mutilés gisant sur l'herbe à présent tâchée de sang.

Alniyiah vit la même chose quelques secondes plus tard et manqua d'avoir un haut-le-cœur. La vue du sang la mettait mal à l'aise et elle crut que là, c'en était trop. De plus, une odeur nauséabonde de mort mêlée à celle d'un encens fort agressait leurs narines, un qui n'était pas utilisé dans cette région du monde. Et, d'après la direction du vent, qui déterminait avec certitude celle de la fumée s'élevant de l'édifice, ces effluves provenaient de l'intérieur.

Le maître d'armes, qui avait déjà été confronté à ce genre de situations plusieurs fois, ne mit pas longtemps à comprendre ce qu'il se passait. Il s'agissait d'un raid organisé par les eweàn, avec le pillage quasi-rituel du temple d'Ylliaë suivi de sacrifices. Les corps gisant au sols ne semblaient pas être la résultante de tels actes, mais plutôt d'un combat entre les fidèles d'Ylliaë et les assaillants. Des eweàn. Ils avaient été repérés dans la forêt la veille de leur départ de la capitale. Leur destination avait d'ailleurs été brillamment prévue par les mages royaux d'Ynsa.

Et là, ils se trouvaient à proximité de personnes aussi dangereuses que des chiens affamés à qui l'on présente un festin. Ces elfes noirs n'avaient déjà pas la réputation d'apprécier grandement leurs confrères de la surface, mais là, dans leurs élans de meurtres gratuits, Azanart craignait pour leur vie.

Alniyiah, tétanisée par la peur émit la timide proposition de passer leur chemin, de se mettre à couvert et de continuer vers le Sud. L'idée était sensée et Azanart lui-même y avait fortement songé. Cependant, quelque chose en lui faisait qu'il ne pourrait pas partir sans avoir essayé de sauver ceux qui étaient encore vivants, s'il en restait. Sans doute son caractère loyal et bienveillant... Sans doute même trop dans le cas présent, mais il courrait le risque.

Bravant la suggestion de la fille du roi, il s'approcha à pas sûrs du temple, tout en restant sur la défensive, la main gauche portée à la garde de son épée. Il constata à sa grande surprise que personne ne se trouvait dehors. Ou alors, trop bien dissimulé pour qu'il puisse voir qui que ce soit. Il pria et remercia brièvement Syndaar Tweil de sa bienveillance à son égard puis continua.

Alors qu'il approchait de la porte encore en bon état, il laissa l'espace de quelques secondes ses yeux se poser sur le visage de la statue qui était tombée à terre. Il se surprit à apprécier la douceur des traits de la femme représentée. Sans doute personne en particulier, pensait-il. Mais il ne s'attarda pas à chercher. Il s'approcha lentement de la porte. Il avait remarqué un orifice résultant de l'attaque des eweàn dans le bois et décida de jeter brièvement un œil à ce qui se passait à l'intérieur du bâtiment. Geste de prudence ou de couardise, il n'aurait pas su le dire. Il n'avait pas très envie de se frotter à ces drows, mais son tempérament protecteur le poussait inexorablement à aller voir.

Il écarquilla les yeux de surprise quand il constata que seuls deux eweàn étaient encore en vie. L'un était cependant très mal en point et semblait proche du trépas, une flèche plantée dans le torse. L'autre était assez amoché au niveau des jambes et semblait aussi blessé au bras droit au vu de la position dans laquelle il l'avait mis instinctivement. Les deux seules personnes pouvant représenter un danger n'étaient pas vraiment en état de se battre...

Cela semblait si simple... A nouveau, il examina du regard tout ce qui l'entourait, guettant les moindres mouvements et bruits suspects. Mais il ne constata rien d'autre qu'un moineau qui prit son envol du haut d'un chêne voisin. Il prit alors une grande inspiration, comme pour se donner du courage, car même s'il ne l'avouerait certainement jamais, il n'était pas très rassuré. Il commença à pousser doucement la porte avant de finalement l'ouvrir brusquement de la main droite, la gauche toujours portée à la garde de son épée. Dès qu'il le put, il fixa l'elfe noir dans les yeux et n'en détourna pas le regard. Il souhaitait par là lui montrer sa détermination à lui faire face et éventuellement l'affronter si l'étranger en décidait ainsi.

L'homme des profondeurs tenta de se redresser maladroitement, en appui sur son bâton avant de railler le nouvel arrivant dans une langue qu'Azanart ne comprenait pas. Ceci dit, le ton qu'il employa fut clair pour le haraz. L'eweà n'attendit pas vraiment de réaction de la part de l'intrus et commença à énoncer une suite de mots accompagnés d'une gestuelle complexe, entrecoupant ses paroles de grimaces de douleur venant de son bras droit blessé. Il parvint à achever difficilement son incantation, mais son manque de concentration fit échouer le sort. Une aubaine pour Azanart car, même s'il n'en savait rien, il avait non seulement échappé à l'attaque du drow, mais ce dernier venait d'utiliser son dernier sort pour la journée. Il se retrouvait désarmé et ses blessures l'empêchaient de manier correctement une quelconque arme.

L'eweà commença cependant à le charger, bon bâton dans la main gauche, essayant maladroitement de toucher l'elfe des bois, ce qu'Azanart n'eut aucun mal à parer du bras doit. Il dégaina son épée et à son tour il attaqua sans rater sa cible, le blessant encore plus grièvement au bras. Semblant ignorer cette douleur, furieux, l'elfe noir frappa encore et encore, espérant en sortir vainqueur, même si ses chances se faisaient vraiment rares. Azanart fut lui aussi blessé, ou plus précisément éraflé, mais il n'en tint pas compte. Il s'élança à nouveau vers le drow, son épée le frappant, ce dernier sur le sol s'effondra, inconscient, gisant au milieu de tout ça. Avec tout le sang qu'il avait déjà dû perdre, cette blessure allait certainement lui être fatale, mais Elindën avait appris à ne pas avoir pitié d'un ennemi.

Maintenant que le danger ne le guettait plus, il attarda son regard sur l'intérieur du temple. L'architecture eweà lui faisait froid dans le dos. Les arcs-brisés et clés de voûte en tout genre, il avait toujours eu du mal à apprécier. Quelque chose le dérangeait, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Il remarqua alors un mouvement vers le fond de l'édifice, quelque chose qui n'avait pas attiré son attention mais qui aurait dû bien avant ce moment. Sur l'autel dédié à Ylliaë, un corps. Ce fut bref, mais il avait bien bougé. Ne pouvant se résoudre à partir sans vérifier l'état de santé de la personne allongée là, il se dirigea vers elle en enjambant les corps gisant au sol. Sans grande surprise, il constata qu'il ne s'agissait aucunement d'un elfe noir, mais plutôt d'une amnehuyë qu'il avait déjà eue l'occasion de rencontrer à plusieurs reprises en compagnie de Zayiah Armon'Thaar.
Yrillaë... laissa-t-il échapper sans s'en rendre compte, ayant pensé à haute voix en se remémorant le nom qu'il lui avait entendu. Fort heureusement, bien qu'inconsciente, elle ne semblait que peu blessée, une petite plaie lui courant dans ses cheveux blonds, rien d'inquiétant mais qui méritait tout de même d'être soigné. Il ne pouvait la laisser là. Cela aurait été de la folie. Il ne voulait pas courir le risque. Il la prit alors dans ses bras et tenta difficilement de regagner la sortie du bâtiment, essayant de ne pas perdre l'équilibre en passant au-dessus de tout ce qui encombrait le sol.

Une fois dehors, il regarda une dernière fois le temple une fois de plus pillé d'Ylliaë et rejoignit le lieu où il avait demandé à Alniyiah de rester cachée. Cette dernière, le voyant arriver, se montra afin qu'il ne la cherche pas. Comme demandé, elle s'était dissimulée du mieux qu'elle avait pu derrière un imposant buisson et n'en avait pas bougé. Alors qu'elle s'apprêtait à lui demander qui était la personne qu'il portait, il lui fit signe que ce n'était pas le moment. Il lui demanda plutôt de l'aider à monter la prêtresse d'Ylliaë sur son cheval. La princesse n'aimait pas qu'on la coupe et qu'on refuse de répondre à ses questions, mais elle savait qu'elle n'avait que peu de chances de faire fléchir le guerrier. Elle l'aida donc, espérant pouvoir trouver réponse à ses questions sous peu.

Sans un mot, le maître d'armes grimpa sur la selle de son cheval, tenant devant lui l'adepte d'Ylliaë pour le moment toujours évanouie. Il lança son cheval sur la piste sur la piste qui menait au village toleki d'Enaïkal. Il leur faudrait environ deux passages de l'Elun pour y parvenir, avec un peu de chance, cela suffirait.

Yrillaë retrouva ses esprits assez rapidement, alors qu'Azanart pansait la plaie qui lui courait sur le front. La nuit venait de tomber, et elle semblait déboussolée, ne sachant pas vraiment combien de temps elle avait perdu connaissance. Elle jeta au guerrier un regard interrogateur, espérant une explication quant à ce qui s'était passé. Ce dernier lui murmura cependant autre chose que ce qu'elle aurait voulu savoir. Il lui conseilla calmement de se reposer, en précisant qu'une longue route les attendrait dès les premières lueurs du jour. L'alnehuyë voulut insister, mais se résigna à appliquer les conseils du maître d'armes, ne se sentant finalement pas aussi bien qu'elle le pensait. Elle avait besoin de repos et elle ne lutta pas contre le sommeil qui l'appelait.

Dès que les premiers rayons de l'Inhael effleurèrent les feuilles des arbres de la forêts, que les premiers gazouillis d'oiseaux se firent entendre, les trois compagnons reprirent la route vers Enaïkal. Le trajet fut l'occasion d'expliquer à Yrillaë tout ce qu'elle voulait savoir, mais aussi les raisons qui les poussait à rejoindre Darkhenyâ. Les écoutant attentivement, elle proposa, après un long moment de réflexion, de se joindre à eux. Chose que les deux haraz ne purent refuser. La présence d'un prêtre parmi eux pour un tel périple était une aubaine.

Alors que le jour touchait à sa fin, que les premières étoiles se faisaient voir dans le ciel sans nuage, ils quittèrent enfin la forêt pour la plaine. Ils étaient entrés dans le royaume de Tolesh. Un lieu relativement peu sûr pour des haraz, mais un passage obligé. Ils ne feraient que passer et, avec un peu de chance, n'auraient pas d'ennuis avec les tolekis. Au loin devant eux, ils pouvaient apercevoir les lumières d'Enaïkal et de son phare. Le village était proche, ils y seraient avant que le jour change.

Après quelques longues minutes, ils parvinrent à l'entrée du-dit village. Les rues de celui-ci semblaient désertes, ce qui n'était pas réellement étonnant vu l'heure qu'il devait être. Seuls quelques poivrots du coin gambadaient gaiement non loin de la taverne du village, sans doute après un repas un peu trop arrosé.

L'auberge était un grand bâtiment à deux étage un peu isolé du reste du village. Une étable y était adossée, ce qui leur permettrait de laisser leurs montures se reposer pendant qu'ils souffleraient un peu jusqu'à ce qu'ils repartent avant l'aube. Ils ne devaient pas rester longtemps au même endroit, tant à cause du comportement hostile des tolekis que parce qu'ils seraient certainement recherchés par le roi de l'Ahel sous peu, si cela n'était pas déjà fait.

Ils menèrent leurs montures jusqu'à l'édifice à la façade de bois, en descendirent et pénétrèrent dans le bâtiment. Ils y trouvèrent une ambiance typique des tavernes zythrewennes. La boisson coulait à flot, les poivrots chantaient et buvaient jusqu'à la lie pendant que les servantes tentaient tant bien que mal de nettoyer les dégâts provoqués par les ivrognes. Quelque chose qui n'avait pas grand chose pour plaire aux trois leethyans, peu habitués à une telle débauche. Mais après leur trajet, ils pensaient surtout à se reposer et restèrent tout de même là. Ils s'approchèrent du comptoir dans l'espoir de demander une chambre à l'aubergiste. Là, un des hommes qui était accoudé au bar se retourna en voyant les trois elfes approcher.

Tous trois êtes en danger, déclara-t-il d'un ton monocorde, peu concerné. Puis il se remit à la boisson, sans plus prêter attention aux nouveaux venus. S'ils souhaitaient tenir compte de ses propos ou non, cela ne le regardait pas.

Azanart toisa l'homme d'un air dubitatif. Était-il trop ivre pour tenir des propos cohérents ou pas ? A en juger de la figure de l'homme, il n'en était rien. Il semblait encore assez frais en comparaison de ses autres compagnons de boisson.

Alniyiah, quant à elle, avait caché son visage sous la capuche de sa cape, imitée par Iryllaë. Être en territoire toleki ne lui inspirait rien qui vaille...
Alors que le maître d'armes s'apprêtait à interpeler l'aubergiste, la porte de la taverne s'ouvrit avec fracas. Un homme vêtu d'une cape noire, visage caché fit son apparition. Une mèche de cheveux blancs dépassait de sous les tissus, ce qui laissait deviner ses origines. Il sembla toiser les clients un à un puis s'avança d'un pas avant de prendre un parchemin situé dans son rouleau pendant à sa ceinture. Il le déroula et commença à déclamer d'un ton froid, prononçant l'ahelani d'une manière peu naturelle :
Citation :
« Oyez, oyez braves gens des lointaines contrées !
A travers le pays une recherche est lancée :
En fuite sont Azanart et la princesse Alniyiah.
Avertir les autorités celui qui les voit devra.
Toute complicité sera sanctionnée
Et le coupable dans les geôles jeté.
Il en sera ainsi, telle est notre décision.
»

Cette voix grave à l'accent si particulier, Alniyiah l'aurait reconnue entre mille. Un des hommes de main de son père, comme elle aimait à dire. Un mage. Le frère cadet de la reine. Quelqu'un d'assez indépendant, qui n'aimait pas obéir aux ordres. Quelqu'un qui agissait pour son compte dès qu'il le pouvait. Mais pas cette fois-là. A la stupéfaction de la jeune elfe, il avait accepté, ou décidé de la ramener...

Elle fut interrompue dans sa réflexion par Azanart et Yrillaë qui l'entrainèrent par le bras vers une porte d'un commun accord. Il ne fallait pas qu'ils soient vus. Et cet eweà tombait comme un cheveu sur la soupe. Car non seulement les tolekis ne nieraient pas les avoir vus, mais ils les dénonceraient sans aucun doute, aussi ivres soient-ils ! Sans savoir réellement dans quel genre de pièce ils allaient arriver, ils passèrent la porte le plus furtivement possible. Là, les attendait l'homme qui les avais mis en garde au comptoir. D'un signe de la main, il leur indiqua en silence une porte dérobée menant à l'extérieur. Il leur adressa un clin d'œil, puis plus rien. Après avoir très brièvement songé à un piège, pensant qu'ils n'avaient pas grand chose à perdre à lui faire confiance, ils passèrent la porte et se retrouvèrent comme espéré dehors. Ils gagnèrent à toute vitesse les écuries, grimpèrent sur leurs montures sans prendre la peine de les seller et les lancèrent au galop vers l'ouest. La nuit et la pénombre serait leur alliée. Ils l'espéraient, car celui qui avait été envoyé par le roi de l'Ahel était un eweà... Et la rumeur courait qu'il pouvait voir à travers les ténèbres les plus épaisses. Par chance, dans la direction qu'ils suivaient, ils trouveraient vite la forêt d'Yraan, qui leur offrirait une couverture et leur permettrait peut-être de distancer les hommes du roi...
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